Les Voyages de Bruno Fraisse
sur Hivaou
bruno.fraisse@gmail.com
2018
Merci à Christel et Renan pour les instructions nautiques du SHOM des îles de l'Atlantique ainsi que la carte du Cap Vert
aussi à Richard Hubert pour le matériel aimablement donné aux Puces de Folleux
2/9 Août Travaux et carénage à
La Trinité sur Mer
Arzal, septembre 2018, fin d’après-midi.
Voilà quoi ! certains n’ont pas de chance, pas de bol, la scoumoune. Moi, je suis tombé dans la mouise quand j’étais tout petit et depuis cela ne s’est plus arrêté !
Ce soir redescendant la Vilaine, j’arrive sur le port d’Arzal et j’appelle à la radio la capitainerie en espérant avoir une place au ponton pour la nuit.
- « Capitainerie d’Arzal, le voilier Hivaou vous appelle pour une place et pour une nuit »
Dix minutes plus tard et après avoir fait deux fois et demi le tour du plan d’eau, j’ai enfin une réponse. A cet endroit, je prie les lecteurs qui ne décodent pas les liaisons avec les capitaineries, de bien vouloir considérer que je ne suis pas le sieur Hivaou.
- « Oui, Monsieur Hivaou, c’est vous qui appelez ?»
- « Hivaou, c’est le nom du bateau ! »
- « Ah, oui, vous êtes déjà passé ? »
- « Oui, et je souhaiterai une place avec trois mètre soixante-cinq de large, s’il vous plait… »
- « Oui, alors vous allez en D131 »
- « Bien reçu, merci »
J’aborde le ponton D, enfin celui qui est juste avant le E et m’engage lentement entre les deux pontons. Ils sont assez larges mais il faut bien tout. Hivaou faisant nativement ces 11 mètres 50 plus tout ce que j’ai pu lui rajouter, disons au bas mot, quelques 12 mètres 50 ! Place 90, place 80, voilà, je suis allé trop loin, il faut donc faire demi-tour entre les pontons.
- « B…. de D… de b…. de m…. ! »
Je fais donc demi-tour, enfin je m’y reprends à deux fois, car il y a un peu de thermique en cette fin d’après-midi et … place 120, 130, 131… petit moment de solitude ! Place 131, mais je ne rentre pas ! Manifestement, la place est bien trop petite.
- « Capitainerie d’Arzal … ? Ici Hivaou, vous m’entendez ? »
- « Oui Monsieur Hivaou »
- « Vous m’avez donné une place qui n’est pas assez large ! »
- « Ah bon ? Mais je ne pensais pas que vous étiez si gros ! »
- « … ??ù^))àç »’((## », dis-je en mon for intérieur.
Il faut se représenter « the poor lonesome sailor man » faisant une grimace
intraduisible !
- « Je répète, trois mètres soixante-cinq de large, s’il vous plait ! »
- « Oui, oui, ne vous fâchez pas, je cherche… »
Après avoir remonté tous les pontons, j’ai bien vu qu’un certain nombre de places étaient libres et je ne compte pas celles qui faisaient moins de quatre mètres !
- « Vous pouvez aller en N121… mais c’est de l'autre côté de La Vilaine, du côté de Camoel »
- « Oui mais j’ai des achats à faire chez le shipchandler à côté de la capitainerie… »
- « Monsieur, inutile d’insister, il n’y a plus de place pour votre largeur »
- « &àç’ »èù%%¨°#{n » (je pourrai traduire pour ceux et celle qui insistent mais en message privé seulement et sur présentation d’une pièce d’identité)
- « Bon, ok je vais me mettre à l’ancre pour la nuit, merci »
Pas de réponse de la capitainerie… et je me dirige vers l’arrière de la zone des bouées d’amarrage pour aller mouiller l’ancre (et pas la jeter, hein !). A ce moment-là, je vois le zodiac de la capitainerie qui me rattrape et un jeune gars me déclare tout de go :
- « Mais, je vais vous trouver une place pour la nuit, Monsieur, pas de problème ! »
Un peu de fatigue ? un peu d’agacement ? Je ne sais pas mais cela a eu, passablement le don de m'irriter. Et de ma superbe, oui car les capitaines ont toujours de la superbe quand ils arrivent au port, surtout les capitaines auvergnats ! Voir même en sortant des ports !
- « Ça commence à bien faire, il vous faut une demi-heure pour arriver à placer quelqu’un en fin de saison, alors que je suis tout seul sur le plan d’eau ! Là maintenant, c’est moi qui vais me placer et sur mon ancre encore ... ! »
Ben oui, quoi ! On ne se démonte pas ! La suite prouva qu’il aurait mieux valu… Ainsi, je m’en allais trouver une place sur ancre pour la nuit, pas trop loin, pas trop près enfin juste après les bouées. En avant lente, je fais le tour des emplacements restants et choisis ma place. J’arrête l’hélice, plonge l’ancre, mais je n’avais pas trop prévu la manœuvre et la biture – oui, cela s’appelle comme cela, une chaîne mise en tas ! - n’était pas la plus belle biture que j’ai pu voir, juste un peu emmêlée…
Un agacement ne venant jamais seul, il y en eut un autre et de taille celui-là. Je me débattais avec ma chaîne de 10 mm et l’orin qui ne voulaient pas sortir de la baille à mouillage, si ce n'est qu’en tirant fort. La chaîne finit par se libérer d’un coup. Et bien évidemment, je me retrouvais sur le postérieur. J’eu le réflexe de regarder à droite et à gauche pour m’assurer que l’honneur était sauf ou tout du moins que personne n’avait vu le capitaine ayant chu sur son fessier (des fois que cela puisse se répéter à la Capitainerie et faire le tour des pontons). Vous voyez le tableau :
- L’un ; « Hivaou là le monsieur ? »
- L’autre ; « ben pas plus bas que son c.. »
Je ne sais pourquoi, mais j’avais mis mon gilet de sauvetage auto gonflant. Tout neuf, un tout beau gilet de capitaine, avec gonflage automatique et manuel. Le gonflage manuel présente cette particularité d’avoir une petite tirette au bout d’une ficelle de nylon. Je dis cela car l’agacement majeur est en train de se préparer.
En me relevant de cette position incongrue pour un capitaine et bien que personne ne fut présent, je me remis debout rapidement. Mais là fut mon erreur, la tirette de mon beau gilet de sauvetage pour capitaine, trouva le moyen de se prendre dans les filets sur les côtés du bateau… et vlati pas que mon beau gilet se met à s’auto-gonfler, à s’auto-gonfler comme si j’étais tombé à l’eau. Oui, mais il s’agit d’un gilet à 150 newtons ! Les plus gros, les plus voyants, ceux qui résistent aux mers déchaînées qui s’était mis à m’emprisonner le cou, et que je ne voyais plus rien et commençais même à étouffer. De mes lunettes et je ne sais pourquoi, une des deux branches à même voulu jouer au coton tige.
J’ai assez mal pris tout cela d’autant que j’avais pris le soin en cet fin d’après-midi de revêtir un tricot en laine et grosse cote avec fermeture éclair sur le devant. Ce fut une précaution utile, mais lorsque je l’avais enfilé, je ne pensais pas à ce qui allait arriver.
Mon tricot doubla de taille ! Bien évidemment, je l'avais enfilé par-dessus le gilet de sauvetage... ! Des bibendums de ce genre, même à Clermont-Ferrand, ils n’en ont jamais vu des comme ça !
La situation n’était pas brillante et j’avais toujours cette p… de chaîne dans les mains. Il fallait bien que je la libère enfin au moins trente mètres qui ne venaient que par à coup, pour assurer le bateau d’une position à peu près fixe. Toujours plus fatigué, j’entendais bien mon soliloque intérieur produire les injures les plus graves, les plus lourdes, les plus … enfin, je libérais tout cela, autant la chaîne que les jurons mais à voix haute !
Telle ne fut pas ma surprise quand je vis un couple de cygne s’approcher du bateau, malgré les jurons qui avaient dû porter assez loin sans doute, et malgré la fureur régnant à bord.
A moins d’un mètre du bateau, ils se mirent tous deux à pencher la tête vers moi avec un œil en coin semblant me poser une question du genre : « Tout va bien, monsieur le Capitaine ? ». Je n’ai pas répondu car avec ce gilet de sauvetage auto gonflant qui s’était auto gonflé sans ma permission, une réponse articulée n’était pas facile.
J’ai bien cru voir aussi deux ou trois mouettes rieuses, et j’aurai bien juré les avoir entendu se dire : « Tiens, il est de retour, tu sais c’est le neveu de l’ingénieur Samouraï ! » (Pour ceux et celles qui ne connaissaient pas encore l’ingénieur samouraï, devront faire les frais de l’achat dans toutes les bonnes librairies de ce fameux ouvrage : « Les tribulations d’Hivaou et de son fameux skipper » ou quelque chose d’approchant !)
Non, décidément certains n’ont pas de chance mais là, personne n’a rien vu !
Qu’Éole et Neptune me viennent en aide…
Départ de Belle Ile en Mer le 27 septembre pour Madère (avec le génois à contre)
Faut sortir du golfe de Gascogne sans cogner !
Mais un coup de vent sur Cap Finistère m'a fait des misères
Route prévue et route faite ...
Escale " technique " sur l'embouchure du Tage prés de Lisbonne le 3 octobre
03/10 Lever de soleil sur la cote lusitanienne
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Des grains à l'horizon, on attendra demain matin pour arriver dans le port de Porto Santo
Arrivée à Quinta de Lorde sur l’île de Porto Santo dans l'archipel de Madère
Départ pour Lanzarote dans l'archipel des Canaries
Arrivée de nuit dans le port d'Arrecife sur Lanzarote
Un archipel volcanique
Non, ce n'est pas le Puy de Dôme
Ile de la Graciosa
Direction Gran Tarajal sur l’île de Fuente Ventura
Après une semaine à Gran Tarajal, direction Las Palmas de Gran Canaria
Une arrivée de nuit bien sûr ... On suit un très gros, c'est plus sûr de le suivre que de le devancer !
Z'ont tous des yeux bridés !
La trace en jaune est bien celle d'Hivaou
Le plus intéressant dans les voyages sont les rencontres sur les pontons et ailleurs.
Ici Kikoyo, Aïko et Hiroshi. Je pense aussi à bien d'autres...
Je lui parle de Kurosawa et de Mishima, elle me répond avec un bal musette de Menilontant ! Ce monde est étrange...
旅人を助けてくださった皆さんありがとうございました。
Départ pour l'archipel du Cap Vert
Du monde au mouillage ...
Celui-là, je ne l'ai pas pêché !
Baïa de Gatas
Et c'est parti pour... une route de collision avec un avion !!!
L'arrivée à Mindelo sur l'ile de Sao Vincente
Chez Michel sur le Monte Verde à 750 mètres d'altitude, qui capture l'humidité des nuages. Il alimente ainsi un jardin de plantes aromatiques.